En ouvrant une des ruches du rucher-école, nous avons aperçu une belle et jeune reine qui venait de naître. Ses soeurs attendaient dans leur cellules et s'échangeaient entre elles ces messages sonores qu'il n'est pas toujours facile d'entendre. Ce fût un instant assez extraordinaire.

La jeune reine se déplaçait rapidement sur les rayons puis se campait, immobile et lançait son cri que l'on peut qualifier de cri de guerre vis à vis des autres reines qui n'osaient pas sortir.

Les autres lui répondaient. Le chant des reines est plus facilement audible le soir, au crépuscule. Il y a moins de pollution sonore et, en période d'essaimage, il n'est pas rare de l'entendre pour qui a l'oreille fine et attentive. 

Actuellement, les scientifiques ne sont pas parvenus à décoder ce chant qui, curieusement, rappelle celui des grands mammifères marins comme la baleine. 

 

 

 

 

Cette période d'essaimage offre des spectacles fascinants mais souvent cruels. De nombreuses reines y laissent la vie.

Une seule doit rester dans la colonie et cela fait souvent mal au coeur de voir ces pauvres reines non-élues sortir de la ruche pour trouver un peu de répit face aux agressions des abeilles de la colonie qui la pincent, la piquent ou l'étouffent. Une fois que ces reines ont retrouvé des forces sur la planche de vol ou sur le couvre-cadres, on les voit rentrer à nouveau dans la ruche pour tenter leur chance. 

 

Finalement, le lendemain, on les retrouve mortes devant la ruche...