Il existe très peu de transparence actuellement dans le commerce de la cire d’abeille destinée à l’apiculture. Selon la FAO, aucune statistique n’existe relative à la production de cire dans les pays européens. On sait cependant qu’ils importent environ 6000 tonnes de cire d’abeille par an, 50% en provenance des pays en développement. Ces chiffres incluent l’usage de la cire destinée à l’industrie cosmétique ou pharmaceutique. Ce sont les pays tropicaux qui assurent la plupart de la production de la cire à l’échelle industrielle. Le type d’apiculture pratiqué, une apiculture essentiellement fixiste ou avec des ruches de type « ruche kenyane » (top bar hive), ainsi que la chasse au miel, produisent beaucoup de cire qui est valorisée autant que le miel et finit dans les circuits d’exportation. La cire a une réelle valeur commerciale.
Du fait de la demande croissante du produit et de la valeur qu’elle représente pour les pays exportateurs, la tendance est à la falsification, au mélange avec d’autres matériaux (paraffine par exemple). La chose est favorisée par le manque de traçabilité. Les procédés industriels de fabrication incluent une phase de « lavage » du produit pendant laquelle la cire est en contact avec d’autres substances. A cela s’ajoutent les contaminants environnementaux qui s’accumulent dans la cire. Un cocktail explosif dont les abeilles et les apiculteurs se seraient bien passé.
Des plaintes ont été récemment déposées auprès du SPF Santé publique à propos de cas de couvain mosaïque en Belgique, signe d’un développement anormal du couvain. Une recherche est en cours pour tenter d’évaluer les causes du problème. Les cires utilisées sont dans la ligne de mire.
Dans la perspective d’évaluer l’ampleur du phénomène, la FAB lance une enquête à l’échelle de la Belgique. Si vous avez des problèmes de couvain ou de ponte, n’hésitez pas à le signaler pour que des analyses soient faites. Si vous avez un problème, vous pouvez faire partie de la solution !